En Janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo, la demande avait déjà décollé. Il semblerait que cette « nouvelle » profession risque de connaître une sollicitation encore plus importante. Est-elle réellement préparée à y répondre ?
Si le chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence dès vendredi soir avec l’envoi dans la capitale de 1000 militaires et de 10 000 soldats sur l’ensemble du territoire, il semblerait que ce ne soit pas suffisant pour tout le monde. En effet, si la sécurité des lieux stratégiques devrait être assurée, qu’en est-il de la protection suivie des entreprises ou des établissements publics ne bénéficiant pas de cet appui ? Ils se tournent vers la sécurité privée.
Un recours à la sécurité privée durable
Selon Olivier Duran, porte-parole du Syndicat national des entreprises de sécurité (Snes), « Dès le lendemain des attentats nous avons constaté une hausse de la demande. Et d’ailleurs, contrairement aux événements de janvier, elle concerne cette fois l’ensemble du territoire et non plus seulement l’Ile-de-France ». Ce dernier prévoit un bond de « 30% de la demande ». Après les attentats de Janvier, il énonce avoir clairement vu la différence, mais là, il semblerait que le recours à la sécurité privée s’annonce comme durable : « A l’époque de Charlie Hebdo, il y a effectivement eu une forte hausse, mais les choses étaient retombées au bout de quinze jours. Nous ressentons une tendance différente cette fois-ci ».
La profession a-t-elle les effectifs nécessaires ?
Déjà notifié en Janvier, il semblerait que la profession n’a pas vraiment les moyens humains pour encaisser une telle demande. Depuis 2009, l’exercice de la profession d’agent de sécurité privé est soumis à l’obtention d’une carte professionnelle et d’une autorisation préfectorale qui demande une formation de 140 heures. « Pour les grands événements comme l’Euro 2016, nous parvenons à anticiper la hausse en collaboration avec les pouvoirs publics (une autorisation d’exercice «temporaire» avec seulement 77 heures de formation est prévue pour la compétition, NDLR), mais pour quelque chose d’aussi brutal c’est impossible » confirme Olivier Duran.
Une autre problématique apparaît : celle de la sécurité des agents. Ainsi, le Snes en effet confirme qu’au moins 14 vigiles ont été blessés dans les attaques, et, en attendant une confirmation sans doute dans la journée, annonce comme «probable» le décès d’au-moins l’un d’entre eux au Bataclan. Le syndicat met en garde contre les difficultés rencontrées par les entreprises pour investir dans la sécurité de leurs salariés. Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les entreprises ont des difficultés à investir car la sécurité privée engendre des marges faibles. Les acheteurs privés et publics ont tendance à tirer les prix vers le bas pour maintenir une logique de « sécurité discount ».
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