L’INSEE vient de publier une étude sur le revenu salarial des femmes. Voici tout ce qu’il faut retenir :
Inférieur d’un quart à celui des hommes
Il s’établit en moyenne à 20 540 euros en 2015. Il augmente avec l’âge des salariés jusqu’à 54 ans : il atteint pour les 50-54 ans un montant moyen 3,5 fois plus élevé que celui des moins de 25 ans. Les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur en moyenne de 24 % à celui des hommes. Les cadres perçoivent, eux, un revenu salarial 2,7 fois supérieur à celui des ouvriers et 2,9 fois supérieur à celui des employés. Le revenu salarial des diplômés de niveau Bac+3 ou plus est le double de celui des salariés qui n’ont pas le Bac.
Les écarts de revenu salarial reflètent ceux de volume de travail et de salaire en EQTP (=équivalent temps plein)
Le revenu salarial intègre deux dimensions : le salaire en équivalent temps plein (EQTP), prix d’une unité de travail salarié (qui s’apparente à un salaire horaire), et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année. Ce dernier, exprimé en EQTP, est fonction de la quotité de temps de travail du salarié (temps plein, temps partiel) et du nombre de jours travaillés au cours de l’année (durée totale des périodes d’emploi salarié).
L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique pour plus des deux tiers par des écarts de salaire en EQTP et pour moins d’un tiers par des différences de volume de travail.
Les écarts selon le diplôme ou la catégorie socioprofessionnelle reflètent aussi surtout des différences de salaire. Inversement, l’écart entre salariés à temps plein et à temps partiel provient pour 80 % du volume de travail, et celui entre les salariés du public et ceux du privé en provient quasi entièrement. Cela s’explique par les périodes sans emploi des salariés du privé (chômage ou inactivité).
L’écart des salaires femmes-hommes dépend de l’âge et du niveau de revenu salarial
Pour les femmes comme pour les hommes, la dispersion du revenu salarial, est la plus forte chez les salariés âgés de 15 à 24 ans (un peu moins de 30) et la plus faible chez les 50-54 ans (un peu plus de 6). Cette plus forte dispersion chez les jeunes reflète essentiellement la présence de périodes très courtes d’emploi salarié (notamment d’emplois étudiants), à côté de périodes d’emploi continues pour les salariés mieux insérés professionnellement.
Les écarts de revenus salariaux entre femmes et hommes diffèrent selon l’âge et le niveau de revenu salarial. Dans le bas de l’échelle, les écarts femmes-hommes sont très marqués : de 25 à 39 ans, un quart des hommes perçoit un revenu salarial inférieur à 13 460 euros ; le montant correspondant est de 9 350 euros pour les femmes, soit 31 % de moins.
Au milieu de l’échelle de revenu salarial l’écart relatif entre femmes et hommes est moins marqué. Il est plus élevé chez les 55 ans ou plus (20 %) que chez les 25-39 ans (15 %). De même dans le haut de l’échelle, les écarts augmentent avec l’âge après 25 ans, de 15 % pour les 25-39 ans à 23 % pour les 55 ans ou plus. Ces écarts peuvent refléter aussi, mais dans une moindre mesure, des disparités entre générations.
Ces écarts entre femmes et hommes selon l’âge s’expliquent davantage par le volume de travail dans le bas de l’échelle de revenu salarial, et par le salaire en EQTP dans le haut de l’échelle.
Le revenu salarial varie plus entre ouvriers ou entre employés qu’entre cadres
En 2015, les 10 % de cadres les moins bien rémunérés perçoivent moins de 11 200 euros et les 10 % les mieux rémunérés plus de 68 490 euros, soit 6,1 fois plus. Ce rapport est bien plus élevé pour les employés (15,7) et les ouvriers (13,1). En effet, dans la moitié basse de leurs échelles respectives de revenu salarial, le volume de travail est souvent plus inégal du fait notamment de périodes plus longues ou plus fréquentes de chômage ou d’inactivité. Au contraire, dans la moitié haute, la dispersion du revenu salarial est plus marquée pour les cadres que dans les autres catégories.
Le revenu salarial varie davantage parmi les salariés les moins diplômés que parmi les plus diplômés, en particulier dans la moitié basse de l’échelle salariale. En revanche, comme pour les cadres, la dispersion dans la moitié haute de l’échelle est plus élevée pour les salariés les plus diplômés.
Enfin, la dispersion du revenu salarial est bien plus importante dans le secteur privé que dans le secteur public. Cette différence s’explique par une plus grande variabilité dans le secteur privé, à la fois du volume de travail (pour les revenus salariaux les plus faibles) et des salaires (pour les niveaux plus élevés).
Le revenu salarial moyen augmente de 0,6 % en 2015
Le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés progresse de 0,6 % en 2015 en euros constants. Il a augmenté de 0,6 % en moyenne par an entre 1995 et 2008, puis diminué de 0,3 % par an entre 2010 et 2013. En 2014, il a crû à nouveau, de 0,9 %. La hausse en 2015 est plus marquée dans le secteur privé (+ 0,7 %) que dans la fonction publique (+ 0,3 %), les évolutions y étant globalement plus favorables depuis 2010.
Par ailleurs, entre 2010 et 2015, le revenu salarial moyen des hommes a diminué de 0,1 % par an en moyenne, tandis que celui des femmes a augmenté de 0,4 %.
Ces évolutions doivent être interprétées avec prudence : d’une année sur l’autre, la moyenne de revenu salarial n’est pas calculée sur la même population. Par exemple, lorsque la conjoncture s’améliore, certaines personnes plus jeunes ou moins qualifiées peuvent retrouver un emploi. Elles perçoivent alors un salaire plus bas que la moyenne (effet de sélection) et travaillent seulement une partie de l’année (effet entrées/sorties). Ces deux effets conduisent parfois à des évolutions contre-intuitives du revenu salarial moyen.
Retrouvez toutes nos offres d’emploi sur Qapa.fr