Depuis les attentats, les français ont déserté les magasins des centres-villes dans tout le pays. Une situation compliquée sachant que ce week-end a marqué le premier dimanche d’ouverture de la période de Noël.

 

Les grands magasins du boulevard Haussman désertés.

La semaine dernière, la fréquentation avait baissé de 50% pour les Galeries Lafayette et de 30% pour le Printemps. On observe une petite amélioration ce weekend, en effet, le Printemps a vu sa fréquentation en baisse de 15% comparée à la normale.

 

Les petits commerces particulièrement touchés

Le shopping en centre-ville est très touché. Les petits commerces d’habillement déplorent des baisses de fréquentation de 20 à 30% au niveau national et de plus de 50% dans la capitale, selon Bernard Morvan, le président de la Fédération nationale de l’habillement. Il déplore une baisse de chiffre d’affaire de 20 à 30%. De plus, les ventes de chaussures ont chuté de 70% ces derniers jours à Paris et de 30% minimum en province. Ce schéma est le même dans les marchés et dans le secteur du jouet qui a enregistré un baissé de ses ventes de 65% le samedi après les attentats et de 25% lundi dernier. Les commerçants demandent plus de sécurité et de présence policière dans les centres-villes. Ils demandent également l’indulgence des banques sachant que ces commerçants ne pourront peut être pas honorer leurs échéances auprès de leurs fournisseurs.

 

Les français reportent leurs achats sur les sites internet

Lors du weekend qui a suivi les attentats, l’activité des commerces s’est figé, y compris sur les sites marchands. Yann Rivoallan, le patron fondateur de The Other Store déclare que «si cette situation venait à durer, les marques lanceront très rapidement l’artillerie lourde sur les promotions». De fait, très peu de commerçants ont annulé les rabais monstres prévus pour le «Black Friday» le 27 novembre.
Les ventes privées sont également présentes. «Nous avons enregistré un creux dans notre trafic samedi, tout le monde était sonné, devant les infos, puis nous avons observé une forte remontée à partir de 19 heures ou 20 heures», confie Cyril Andrino, PDG de Brandalley. «La réalité a repris le dessus sur la peur. Il faudra faire ses achats de Noël.» Sur le site de ventes privées, on observe «presque 20% de plus» que les prévisions depuis les attentats.
Selon Cyril Andrino, «la chute incroyable de fréquentation des grands magasins montre qu’il y aura toujours des clients qui auront peur d’être dans des magasins bondés et des espaces clos». A noter que la plus grosse journée de Brandalley en terme de chiffre d’affaires en 2015 est celui du premier jour des soldes d’hiver, le mercredi des attaques de Charlie Hebdo. Les Français ont réalisé sur le site en quelques heures 2 millions d’euros d’achats…

 

Les cafés, restaurants et hôtels en difficulté

«Depuis samedi, nous enregistrons des annulations en cascade», confiait Didier Chenet, président du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Les cafés, bars et brasseries ont ainsi vu leur fréquentation baisser de 37,64% dans la semaine qui a suivi les attentats, comparé à la semaine précédente. Les hôtels (-51%) et restaurants (-38%) constatent aussi les dégâts. De plus, les traiteurs et organisateurs de réceptions ont vu la quasi-totalité de leurs manifestations annulées.

 

Une réticence à passer quelques jours dans la capitale

Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM a déclaré à CNBC que sa compagnie enregistre plus d’annulations que de nouvelles réservations. Le dirigeant est tout de même confiant sur une reprise dans les semaines à venir. Cette réticence concerne les internationaux mais aussi les français. «Samedi, 90 des 160 réservations enregistrées sur notre site pour la nuit du 14 novembre à Paris ont été annulées à la dernière minute», rapporte Laurent Salanié, directeur général de Weekendesk.

Dimanche, les réservations pour Paris ont été quatre fois plus faibles que la normale. «Pour l’instant, les Français ont un peu peur et sont angoissés mais nos clients organisent des week-ends à l’impulsion. La moitié de nos réservations sont faites à moins de dix jours du départ.» Mais il est optimiste et observe d’ailleurs déjà un «léger frémissement» des ventes depuis mercredi.

 

Les voyages d’affaires maintenus

«Nous observons quelques désistements mais il est encore trop tôt pour définir une tendance», souligne Emmanuel Ebray, directeur de HRS France. LunaJets, très implanté sur la destination Paris, a vu son activité résister ces derniers jours. «Nous avons le sentiment que les voyageurs d’affaires sont rassurés de prendre un vol privé plutôt qu’un avion de ligne dans le contexte actuel», déclare Laurent Détroyat, responsable commercial chez LunaJets.

 

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