Avec plus de 6 millions de chômeurs et 57,2% des jeunes de moins de 25 ans sans emploi, l’Espagne semble à l’arrêt et le risque d’explosion social proche.
Et pourtant ….il y a bien des manifestations de grande ampleur dans les deux grandes villes que sont Madrid et Barcelone mais elles s’espacent de plus en plus, les média et les syndicats s’agitent mais n’appellent pas à la révolution. Pourquoi ?
En fait, ce qui surprend quand on va en Espagne c’est que les restaurants sont pleins. Pas seulement avec des touristes mais surtout avec les Espagnols. C’est vrai que les prix restent stables voire baissent légèrement mais surtout les Espagnols ont repris le travail au noir à grande ampleur alors qu’ils l’avaient en partie laisser de côté avec le boom économique du début des années 2000.
Dans les rues des villes, il y a partout des petits bouts de papier avec des numéros de téléphone : ce sont des Espagnols qui proposent leurs services en échange de quelques euros par heure. Et ça arrange tout le monde : les recruteurs ne paient pas les charges et trouvent une main-d’oeuvre corvéable à vil prix et les travailleurs qui soit sont au chômage et complètent leurs indemnisations soit ne touchent plus rien et perçoivent de l’argent sans payer de charges non plus. Les secteurs qui emploient le plus de travailleurs au noir sont bien sûr le bâtiment, l’hôtellerie, la restauration mais maintenant aussi le commerce, le transport. Le travail au noir pénètre tous les secteurs. Un des syndicats du Ministère des Finances espagnols estime que le travail au noir représente 240 milliards d’euros en Espagne.