Qapa.fr, 1ère plateforme digitale de travail en France, s’est penchée sur l’épineuse question de la discrimination sélective et subjective lors de l’embauche. Une analyse* accablante qui montre que les Français ont énormément de préjugés sur de nombreux facteurs en plus de la couleur de peau comme l’attitude, le physique, le handicap, le look, l’âge, le langage ou même l’accent.
« Imaginons un recrutement type pour lequel plusieurs personnes postulent et possèdent exactement les mêmes compétences professionnelles. Sur quels critères se baseront les recruteurs pour choisir un seul candidat ? Malheureusement, les choix sont clairs et vont dans le sens d’une discrimination sélective totalement subjective ». Stéphanie Delestre, fondatrice de Qapa.fr
Pas d’accents étrangers non européens ou même provincial
Lors d’un recrutement, l’accent semble avoir une importance très forte. Ainsi, 43% des hommes préfèrent choisir une personne à l’accent étranger mais européen comme l’anglais, l’allemand ou l’espagnol quand 41% des femmes sélectionnent une personne à l’accent français mais d’un autre pays comme l’accent belge, suisse, ou canadien.
L’argot et le langage de banlieue sont rédhibitoires
Au delà de l’accent, le vocabulaire utilisé est également primordial. En effet, les personnes avec un ton et un vocabulaire d’argot ne sont que très peu appréciées par les femmes (7%) mais beaucoup plus par les hommes (33%). Les femmes préfèrent un ton et un vocabulaire de banlieue à 12% quand les hommes pas du tout (1%). C’est un ton et un vocabulaire académique qui est plébiscité en majorité par 81% des femmes et 66% des hommes.
Jean / chemise : le nouveau costume plébiscité
Même si l’habit ne fait pas le moine, le style vestimentaire joue pour beaucoup dans le recrutement. 48% des femmes et 57% des hommes choisissent en premier lieu une personne habillée en jean, chemise. Le combiné costume /cravate n’arrive qu’en deuxième position avec 44% de voix pour les femmes et 28% pour les hommes. En revanche, les personnes mal habillées, sans style ou en sportswears ne sont pas du tout appréciées.
Une couleur de peau clair pour les recruteurs et hâlée pour les recruteuses
Sans parler de discrimination raciale, le fait est que la couleur de peau reste un caractère préjudiciable dans le choix entre plusieurs personnes de compétences équivalentes. Ainsi, les hommes choisissent une personne à la peau claire en priorité à 52% quand les femmes sont 63% à préférer une personne avec une couleur de peau halée. Les personnes à la peau foncée n’arrivent qu’en troisième choix pour 12% des Français.
Peu de jeunes ou de vieux ! Préférence pour l’expérience, mais pas trop …
Pour ce qui est de l’expérience, les personnes d’âge moyen arrivent en première position à 59% pour les femmes et 71% pour les hommes. Les choses diffèrent pour les jeunes, qui sont préférés par les hommes à 20% et les personnes d’âge mûr par les femmes à 26%.
Une attitude peu décontractée avant tout
Concernant l’attitude des candidats, les personnes doivent être à l’aise pour être choisies en premier (70% pour les femmes et 61% pour les hommes). En revanche, 20% des hommes aiment les personnes décontractées, ce qui est pour le coup rédhibitoire pour les femmes (1%) qui préfèrent largement un comportement retenu à 29%.
Non pour les physiques ingrats ou les mannequins !
Le physique est aussi de la partie, puisque les personnes au physique agréable sont choisies à plus de 83% par les Français. Les choses seront plus difficiles pour les personnes au physique ingrat (5%) mais également pour celles très belles (12%).
Une personne sans handicap
A compétences professionnelles égales, les personnes handicapées n’auront malheureusement pas les mêmes chances. 61% des Français choisissent en effet une personne sans handicap. A noter que les femmes (37%) semblent plus intolérantes à la condition physique puisqu’elles sont moins nombreuses que les hommes (42%) à choisir une personne handicapée.
Méthodologie : Qapa a interrogé par email sa base d’employeurs (commerçants, artisans, TPE, PME, grosses entreprises) représentative de tous les secteurs d’activité en France métropolitaine du 22 au 25 novembre 2016. Répartition des profils interrogés : 53% de femmes et 47% d’hommes.