Cinq ans après leur immatriculation, 23 % des auto-entrepreneurs déclarés au premier semestre 2010 sont encore actifs sous ce régime (source INSEE).
En effet, parmi les 62 % qui ont démarré une activité économique, 38 % sont pérennes à cinq ans. Pour la même génération, la proportion d’entrepreneurs individuels classiques encore actifs après cinq ans est beaucoup plus élevée (50 %).
La proportion d’auto-entrepreneurs encore actifs cinq ans après dépend beaucoup du secteur d’activité. Elle est la plus élevée dans la santé humaine et l’action sociale (46 %) et dans l’enseignement (35 %). En revanche, elle est plus faible que la moyenne dans l’information-communication et le commerce (19 %).
La proportion d’auto-entrepreneurs encore actifs après cinq ans augmente avec l’âge. Ainsi, 16 % des auto-entrepreneurs âgés de moins de 30 ans lors de leur immatriculation en 2010 sont encore actifs sous ce régime cinq ans après, contre 21 % des 30-39 ans, 28 % des 40-49 ans et 31 % des 50 ans ou plus. En revanche, chez les entrepreneurs individuels classiques, la proportion est nettement moins variable selon l’âge. Elle est légèrement plus élevée pour les tranches d’âge médianes (52 % pour les 30-39 ans, 51 % pour les 40-49 ans) que pour les tranches extrêmes (49 % pour les moins de 30 ans et 43 % pour les 50 ans ou plus).
L’analyse « toutes choses égales par ailleurs » confirme cet effet positif de l’âge sur la pérennité. Les auto-entrepreneurs de 50 ans ou plus ont 1,9 fois plus de chances d’être pérennes à cinq ans que ceux de moins de 30 ans.
L’écart entre les proportions d’auto-entrepreneurs encore actifs après cinq ans est de quatre points en faveur des femmes (26 % contre 22 % pour les hommes). Cela s’explique en partie par un positionnement sectoriel plus favorable. En effet, les auto-entrepreneuses sont surreprésentées dans les activités où la pérennité est la plus forte : c’est le cas dans la santé humaine et l’action sociale ou l’enseignement, où respectivement 72 % et 44 % des immatriculations sont féminines en 2010, contre 34 % en moyenne. Pour les entrepreneurs individuels classiques, les chances de pérennité à cinq ans sont de 53 % pour les femmes, soit cinq points de plus que pour les hommes. L’écart s’explique là aussi en partie par des différences de positionnement sectoriel. Cependant, toutes choses égales par ailleurs, les écarts entre femmes et hommes n’apparaissent pas significatifs, pour les auto-entrepreneurs comme pour les entrepreneurs individuels classiques. Il semble donc que le choix du secteur d’activité par le créateur soit la principale explication de l’écart de pérennité entre femmes et hommes.
Le niveau de diplôme et les moyens financiers engagés à la création n’ont pas d’impact significatif sur la pérennité des auto-entrepreneurs. Ce n’est pas le cas pour les entrepreneurs individuels classiques, dont les chances de pérennité augmentent nettement avec les montants investis lors de la création.
En moyenne, les auto-entrepreneurs immatriculés en 2010 encore actifs cinq ans après déclarent un chiffre d’affaires de 10 200 euros en 2014, inférieur de 400 euros à celui déclaré deux ans plus tôt. Pour les auto-entrepreneurs en activité principale, ce chiffre d’affaires annuel moyen est de 12 800 euros, contre 7 700 euros pour ceux en activité de complément.