En 2014, 7,3 millions de personnes résidant en France ont changé de logement (source INSEE).

De nombreux facteurs sont à l’origine des changements de résidence. Les principaux révèlent des différences d’attractivité entre les territoires : offre d’enseignement pour les étudiants, emplois pour les actifs, cadre de vie pour les retraités… Si un quart des personnes qui déménagent s’installe dans un autre département, les mobilités à l’intérieur d’un même département sont les plus nombreuses. Depuis 1990, la géographie des changements de résidence a peu évolué. Les départements du littoral méditerranéen et de la façade atlantique restent les plus attractifs.

 

Grand Est

La plupart des habitants du Grand Est qui changent de résidence, le font à l’intérieur de la région. Quatre fois sur dix dans la même commune et neuf fois sur dix dans le même département. Quand ils déménagent vers une autre région de France, c’est de préférence vers les départements limitrophes. Les jeunes sont les plus mobiles, surtout à l’âge des études et vers le Bas-Rhin, la Marne et la Meurthe-et-Moselle. Après 25 ans, les migrations concernent principalement des actifs en emploi. En 2013, le solde des entrées et des sorties est défavorable à la région.

 

Nouvelle Aquitaine

Au jeu des migrations résidentielles interrégionales, la Nouvelle-Aquitaine est la région française qui gagne le plus d’habitants. La différence entre ceux qui sont venus s’y installer et ceux qui l’ont quittée est de près de 30 000 en 2014. Ce gain s’observe quelles que soient les caractéristiques sociodémographiques. Toutefois, les migrants sont plutôt jeunes, diplômés et vivent en majorité au sein d’une famille avec ou sans enfant.

 

Auvergne-Rhône-Alpes

En 2014, le solde migratoire d’Auvergne-Rhône-Alpes vis-à-vis des autres régions françaises est excédentaire. Si la région bénéficie d’une attractivité modérée, elle laisse cependant moins partir ses habitants que la plupart des régions. Par son dynamisme culturel et économique, la région attire surtout des jeunes pour la poursuite d’études ou l’occupation d’un premier emploi. Elle capte également de nombreux actifs, notamment les catégories sociales supérieures. Ce sont les aires urbaines de Lyon et de Genève-Annemasse qui contribuent le plus à ce type d’attractivité. Cependant, Auvergne-Rhône-Alpes se distingue fortement des régions métropolitaines attractives du sud et de l’ouest par un moindre accueil des personnes de 55 ans ou plus.

 

Bourgogne-Franche-Comté

La Bourgogne-Franche-Comté gagne presque autant d’habitants qu’elle n’en perd par an en raison des mouvements migratoires avec le reste de la France métropolitaine. Dans la région, la Côte-d’Or et le Doubs sont les plus attractifs pour les habitants d’autres régions ou d’un autre département de Bourgogne-Franche-Comté. Le quart des nouveaux arrivants dans la région est âgé de 18 à 24 ans. Près de 50 % des actifs qui s’installent occupent un emploi dans le secteur public (34 %) ou l’industrie (13 %).

 

Bretagne

La Bretagne est une région attractive. En 2014, sa population a augmenté de 16 000 personnes du seul fait de son solde migratoire, soit un gain de près de 5 nouveaux habitants pour 1 000 présents. Tous les départements participent à cette attractivité. Les échanges sont nombreux avec les Pays de la Loire et l’Île-de-France. Équilibrés avec la région ligérienne, ils sont par contre très excédentaires avec la région capitale.

Comme partout en France, les populations les plus jeunes figurent parmi les plus mobiles, la poursuite d’études et la recherche d’un premier emploi les amenant plus fréquemment à changer de département de résidence. Les jeunes âgés de 20 à 24 ans sont plus nombreux à partir de la Bretagne qu’à s’y installer. C’est le contraire pour les actifs plus âgés et les retraités, avec plus d’arrivées que de départs.

Les territoires d’installation diffèrent selon les caractéristiques de la population accueillie. Ainsi, les grandes aires urbaines attirent les actifs, et le littoral, notamment dans le Morbihan, les retraités.

Occitanie

En 2014, l’Occitanie figure parmi les régions les plus attractives de France : elle a accueilli 120 000 nouveaux arrivants au cours de l’année 2013 en provenance d’autres régions françaises. Dans le même temps, 93 700 personnes ont quitté l’Occitanie pour s’installer dans une autre région.

Les échanges migratoires sont nombreux avec l’Île-de-France ou les régions du sud. Les arrivées dans la région sont supérieures aux départs à tous les âges de la vie. L’Occitanie est particulièrement excédentaire pour les jeunes de moins de 20 ans, les trentenaires et les seniors de 60 à 65 ans.

Les retraités qui s’installent dans la région privilégient les départements littoraux. L’Occitanie est une des rares régions excédentaires pour les étudiants, avec l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

La région est également attractive auprès des actifs, qu’ils soient en emploi ou non, et en particulier auprès des cadres et professions intellectuelles supérieures. La mobilité de ces derniers vers d’autres régions est toutefois elle aussi élevée. La Haute-Garonne est au cœur de ces mobilités.

Normandie

Entre 2013 et 2014, la Normandie connaît davantage de départs que d’installations sur son territoire, comme cinq autres régions métropolitaines. Les migrations sont excédentaires avec l’Île-de-France, mais déficitaires avec la plupart des autres régions, notamment la Nouvelle Aquitaine, les Pays de la Loire et la Bretagne. La Normandie est modérément attractive pour les seniors, mais elle subit de nombreux départs d’étudiants et d’actifs en emploi, en particulier de cadres et de professions intermédiaires du tertiaire.

Guadeloupe

En 2014, 5 352 personnes s’installent en Guadeloupe. À l’opposé, 6 663 quittent la région. Les échanges se font principalement avec l’Île-de-France, la Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Peu de mouvements migratoires ont lieu avec les autres départements d’Outre-mer. Ne présentant pas tous les cursus de formations supérieures, la Guadeloupe laisse partir ses jeunes en majorité vers l’Île-de-France. La présence d’emplois publics sur le territoire attire souvent des couples avec des enfants plutôt jeunes.

Martinique

En 2014, les migrations résidentielles avec les autres régions françaises sont défavorables à la Martinique. En effet, 6 770 personnes quittent la région pour s’installer dans une autre région, tandis que seulement 5 378 personnes s’installent sur le territoire martiniquais. Une migration sur quatre concerne l’Île-de-France. Des flux d’échanges sont aussi notables avec l’Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Nouvelle Aquitaine. Peu de mouvements migratoires ont lieu avec les autres départements d’Outre-mer. L’absence de nombreux cursus de l’enseignement supérieur sur le territoire oblige de nombreux jeunes à changer de région afin de poursuivre leurs études. La présence d’emplois publics sur le territoire attire des couples souvent avec des enfants plutôt jeunes.

Guyane

En 2014, 4 869 personnes habitant une autre région française se sont installées en Guyane. À l’opposé, 4 786 personnes qui résidaient en Guyane se sont établies dans une autre région française. La Guyane est le seul département d’Outre-mer à afficher un solde migratoire positif. Le cycle de vie des personnes influe sur les migrations. L’emploi public favorise les migrations résidentielles. Toutefois, la Guyane, grâce à un tissu industriel plus diversifié, attire aussi des actifs du secteur privé.

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