Sur une génération, la structure sociale s’est modifiée vers le haut. Avec notamment une progression de la proportion de cadres sur l’ensemble de la population qui travaille en France. En effet, en 2014-2015, 41 % des personnes de France métropolitaine âgées de 30 à 59 ans sont ou étaient cadres ou professions intermédiaires. Mais ce n’était le cas que pour 29 % de leurs pères

Ainsi, en 2014-2015, près de quatre personnes de 30 à 59 ans sur dix considèrent que le niveau ou le statut de leur profession est plus élevé ou bien plus élevé que celui de leur père. À l’inverse, un quart des personnes expriment un sentiment de déclassement.

La profession, le milieu d’origine et la trajectoire sociale expliquent avant tout ce ressenti. Ainsi, plus les personnes se situent en haut de l’échelle sociale, plus elles expriment un sentiment de promotion sociale. 50 % des cadres se considèrent mieux classés que leur père, contre 22 % des employés ou ouvriers non qualifiés. Inversement, les employés et ouvriers non qualifiés sont les plus nombreux (36 %) à se sentir déclassés. Le sentiment de déclassement, tout comme celui d’ascension sociale, concerne tous les milieux sociaux. Environ un cadre sur cinq estime que sa position sociale est moins élevée que celle de son père. Environ un employé ou ouvrier non qualifié sur cinq considère occuper une meilleure position sociale que son père.

Parmi les employés et les ouvriers, le sentiment de déclassement varie très fortement, de 16 % à 45 %, pouvant refléter des différences de conditions d’emploi, de rémunérations ou encore de prestige des professions.

L’appréciation de sa propre position sociale dépend encore plus nettement du milieu d’origine.

Ainsi, seuls 16 % des enfants de cadres considèrent que leur profession est plus élevée que celle de leur père, illustrant un effet « plafond ». Lorsque la position d’origine est élevée, il est a priori difficile de progresser encore dans la hiérarchie sociale. Symétriquement, seuls 13 % des enfants d’employés ou d’ouvriers non qualifiés se sentent déclassés, traduisant un effet « plancher ». Les enfants d’agriculteurs se sentent également peu souvent déclassés par rapport à leur père (13 %). Dans leur grande majorité, ils ont quitté le monde agricole et leur appréciation se réfère sans doute aux conditions de travail très difficiles de leur père.

Au sein des employés et des ouvriers, le sentiment de déclassement varie fortement selon les professions.

Il est ainsi plus élevé pour les ouvriers agricoles (45 %), les caissiers (43 %), les serveurs, aides de cuisine et employés d’hôtel (40 %) ou encore les vendeurs non spécialisés (37 %). Dans ces professions, les conditions d’emploi sont en effet moins favorables (davantage de temps partiel, risque de chômage plus élevé et revenu plus faible). Et les mobilités sociales descendantes plus fréquentes. À l’inverse, le sentiment de déclassement est plus faible chez les ouvriers qualifiés, notamment ceux de l’industrie, du bâtiment et des travaux publics ou de la mécanique et du travail des métaux, pour lesquels la mobilité sociale descendante est très rare (environ 10 %). Ce sentiment est également peu répandu parmi les militaires, les policiers, les surveillants pénitentiaires et les pompiers (17 %). Ces professions s’inscrivent plus souvent dans une trajectoire sociale descendante (environ 30 %), mais le risque de chômage y est plus faible et les rémunérations plus élevées que pour les autres employés ou ouvriers.

Par rapport à leur père, les femmes se sentent plus souvent déclassées que les hommes (27 % contre 23 %). Ceci est en lien avec des situations plus défavorables sur le marché du travail. Mais par rapport à leur mère, seules 11 % se sentent socialement déclassées, reflet de la profonde transformation de la place des femmes sur le marché du travail sur une génération.

Se sentir déclassé par rapport à son père, tout comme le fait de connaître une mobilité sociale descendante, est moins fréquent à mesure que l’âge augmente : 29 % des personnes de 30 à 39 ans se considèrent moins bien classées que leur père, contre 22 % pour les personnes de 50 à 59 ans

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